jeudi 19 novembre 2009

La fin du quizz.



Il aura donc fallu très peu de temps au plus affuté de nos visiteurs sans nom pour redonner son identité au jeune homme sous la douche de notre dernier quizz : il s'agissait bien de Sabu et c'est donc l'Anonyme (encore lui, est-ce le même ?) qui voit cette semaine son nom en noir sur blanc sur Soyons-Suave. Embrassons tous la déception de Claire, embarquée malgré elle dans une lutte à mort mais notre amie est courageuse et nous imaginons qu'elle trépigne depuis des jours en attendant sa revanche. Claire, prends patience et Anonyme sois tendre, n'oublie pas que c'est une femme, que toutes les femmes sont des fleurs et que les fleurs sont fragiles.



Sabu donc, un nom et un souvenir qui sent bon les séances de cinéma de quartier et les ciné-clubs, gloire météorique des films en turban, rival pendant quelques films de Johnny Weissmuller dans la catégorie très proche des films de pagne. La vie réserve des surprises, c'est encore ce que nous nous disions en étant privé de connexion internet pendant des jours, c'est inconstestablement ce qu'a du se répéter une bonne partie de sa courte existence l'ancien jeune gardien d'éléphants de la province de Karapur en Inde lorsqu'il célébrait ses 21 ans devant les photographes hollywoodiens ou faisait du vélo avec Carole Lombard. Aurait-il pu imaginer que des régisseurs du mogul Alexandre Korda à la recherche d'un garçonnet verraient en lui le parfait "Elephant boy" ou futur Mowgli ? Etait-il envisageable que du fin fond de la jungle, il songe à s'engager aux côtés des Etats-Unis dans la seconde guerre mondiale et se voit offrir la nationalité en reconnaissance de ses états de service ? Pouvait-il penser un jour signer chez Universal, cotoyer Deborah Kerr ou serrer de près Maria Montez ? Sans doute pas.


Quoi qu'il en soit, Sabu tourna une vingtaine de film entre 1937 et 1964, pas tous d'une grande qualité, dans des rôles pour lesquels le mot stéréotype n'est sans doute pas assez fort, mais qui permettaient en tout cas d'admirer sa plastique harmonieuse, sa souplesse toute indienne et même parfois un certain sens de l'humour. Il ne fit rire personne en disparaissant brutalement à l'âge de 39 ans, ni son épouse, ni ses deux enfants, ni la jeune femme qui le traînait depuis des semaines devant les tibunaux pour recherche en paternité.

Mais ce n'est pas pour autant que son nom disparut : son fils le choisit même pour le groupe de rock qui ne fit malheureusement pas de lui une star de renommée internationale dans les années 70 mais en fit tout de même un suave concurrent pour le titre très envié du chanteur qui s'habille avec goût. On prétend qu'on nomme d'ailleurs un gilet en fausse fourrure à une seule manche et épaulette dorée un Sabu mais cette information est à confirmer.

Aucun commentaire: