dimanche 10 janvier 2010

Norma Shearer vous apprend à recevoir un bouquet.

A tout moment, nous risquons d'être confronté à ce que les plus de 20 ans appellent l'instant "Soudain un inconnu vous offre des fleurs" : la réception d'un bouquet. Cet événement est en lui-même extrêmement réjouissant mais risquant de survenir par surprise, il peut alors se transformer en un instant génant qu'on ne sait pas toujours appréhender. Heureusement, Norma Shearer est là pour nous livrer, en 5 étapes, les bases d'une acceptation florale réussie.

1. Le bouquet est là, votre femme de chambre l'a aussitôt installé dans votre plus beau vase : quelques soient les fleurs, la forme ou la couleur, manifestez la surprise avec subtilité en adoptant la pose dite de la Tour de Pise (fonctionne également pour l'annonce de la grossesse de votre fille mineure ou la découverte du plasticage de votre villa en Corse).



2. De retour à la verticale, approchez-vous du vase en faisant comprendre que si vous n'aviez pas été élevé dans un pensionnat suisse, vous vous jeteriez brutalement sur ces fleurs pour les presser sur votre corps palpitant tant leur beauté vous attire. Votre visage et votre corps doivent exprimer quelque chose de l'ordre de "Petite renoncule, je vais te broyer contre mon sein". Mais bien sûr vous ne le faîtes pas.



3. Puisque vous savez qu'à un moment ou à un autre, il va vous falloir humer du pistil, autant le faire derechef. Inutile de poser littéralement votre nez dans chaque corolle : à une distance raisonnable, utilisez votre main pour amener le parfum jusqu'à vous en songeant à légèrement tourner votre visage vers votre épaule, ce qui permet, le cas échéant, un haut-le-coeur, en cas de fragrance trop présente, qui ne blessera personne puisqu'à peine visible.



4. Reprenez un peu de distance et fixez la fleur la plus haute, cherchez bien, il y en a toujours une. Un regard vers les cieux est toujours apprécié car vous voilà minuscule devant tant de splendeur. Ecrasez discrètement d'un doigt l'araignée/la coccinelle/le cafard/la tique qui en a profité pour rejoindre votre cou.



5. Il ne vous reste plus qu'à refuser ce présent. Il n'est pas question qu'on puisse imaginer pouvoir vous acheter avec trois tiges et du gypsophile. Ajoutez éventuellement un "C'est trop, je ne peux". On va bien sûr insister. Si le bouquet est admirable, cédez après deux autres refus, s'il est atroce, restez ferme.



Voilà. Merci qui ?

1 commentaire:

Claire a dit…

Merci pour cette leçon de savoir-vivre digne de la Baronne Nadine !
Et très bonne année 2010 à Soyons suave !