mercredi 9 juin 2010

La fin du Quizz


Puisqu'on l'a prise successivement pour Toni Colette, Mia Farrow et Lindsay Wagner, il est probable que notre invitée mystère se réjouisse d'être à ce point caméléon, compliment s'il en est pour une actrice... Quoi que... Il ne s'agissait en rien de tout cela mais bel et bien de Kelly McGillis, démasquée en un tour de clavier et avec, semble-t-il, une facilité déconcertante, par Kranzler. Il voit donc son nom en noir sur blanc cette semaine sur Soyons-Suave et reçoit, en espérant que le retard n'enlève rien à la douceur des compliments, toute notre admiration.


Kelly McGillis est un cas intéressant, bien que finalement assez courant à Hollywood, de l'actrice qui, par une succession de hasards, s'est retrouvée prisonnière d'une image devenant vite insupportable. Dans son cas, alors que tout avait bien commencé sous une robe amish dans "Witness" qui permettait de se concentrer sur sa performance (nomination aux Golden Globes) et d'oublier la femme sensuelle cachée sous le bonnet, il a fallu que Tom Cruise l'emmène faire de longues promenades en moto dans "Top Gun" et que les coiffeurs du film lui fassent essayer une blondeur et des bouclettes fort peu naturelles mais si cinématographiques à 180 km/h, pour que le malentendu s'installe. Elle avait beau s'appeler Charlie dans le film, elle eut beau enchaîner avec "Les accusées", troquant Harrison Ford et Tom Cruise pour Jodie Foster : rien n'y fit ! Elle était devenue un fantasme pour adolescents et leurs papas, alors qu'elle rêvait de repartir avec la maman (ou éventuellement la petite soeur).



Ayant déclaré récemment qu'elle savait depuis l'âge de 12 ans qu'elle aimait les femmes, on peut facilement imaginer la vie fort peu suave de Kelly McGillis, enchaînant les photos de charmes, les mariages, les rôles dénudées, jusqu'à ce qu'elle décide de tout arrêter, après avoir croisé la route du réalisateur Abel Ferrara. Il lui fit, annonça-t-elle, vivre sa pire expérience de femme et de comédienne lors du tournage du thriller/porno soft "Cat Chaser"en 1989. Le dernier jour, après son dernier plan, la comédienne s'enferma dans sa loge et en ressortit la tête rasée. Il lui fallut près de 10 ans pour remettre les pieds sur un plateau de tournage. C'est finalement en 2009 que l'actrice décida d'annoncer ouvertement son homosexualité, qu'elle enchaîna par un rôle récurrent dans la série lesbienne "The L world".




Kelly McGillis, passée de fantasme à icone saphique, rejoint la prestigieuse liste des femmes à femmes du monde merveilleux du cinéma, aux côtés de Greta Garbo, Agnès Moorehead, Barbara Stanwick, Sandy Dennis ou Lizabeth Scott et par intermittence, de Marlene Dietrich, Tallulah Bankhead ou Claudette Colbert. Mais elle rejoint également la liste, non moins prestigieuse, des femmes ayant toujours eu des problèmes avec leurs style capillaire. On y trouve entre autre Barbara Streisand ou Petula Clark, ce que nos habituels visiteurs ne peuvent ignorer. Et vous ne nous en voudrez pas de trouver cette seconde catégorie, infiniment plus suave que la première. Après tout chacun (et chacune) fait ce qu'il veut, mais certainement pas avec ses cheveux.

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