lundi 15 août 2011

La fin du Quizz de Charlus80



Mais que l'atmosphère semblait lourde dans ce studio d'enregistrement et que le suspense fut rapide pour ce dernier Quizz. Cassavetes était une brillante idée, 20100, qui n'avait qu'un défaut : ne pas être la bonne solution. Célébrons donc Mister Superglider qui sut reconnaître, tout en le trouvant plus petit qu'à l'accoutumée, Anthony Perkins.

Nos comptes n'étant pas à jour, il ne nous est pas possible de savoir s'il s'agit de votre première, seconde ou dixième victoire mais nos félicitations et notre admiration n'en seront en rien différentes. Vous voyez votre nom en noir sur gris cette semaine sur Soyons-Suave et c'est normal car vous êtes un homme de goût. Que tous ceux qui ne se rendent pas régulièrement sur Obscur Object of Desire aillent aussitôt le vérifier.

Tony et Berry Berenson

Est-il pléonastique de préciser qu'Anthony Perkins était un être étrange ? Sans doute un peu. Mais observons de près la carrière du futur Norman Bates. Nous découvrons un jeune premier, couvert de prix et d'éloges, nominé à l'Oscar, au Tony, recevant un prix d’interprétation à Cannes et jouant dans une Palme d'Or. Puis un acteur plus affirmé, face et aux côté d'Orson Welles, qui enregistre des disques appréciés, multiplie les projets prestigieux et affronte Broadway. Et enfin un homme plus mûr mais toujours actif, passant à la télévision et à la réalisation, jusqu'à son décès en 1992 à exactement 60 ans.

Côté coeur, passant allègrement de la cour de George Cukor aux bras de Rock Hudson puis de Tab Hunter, Anthony Perkins aura, semble-t-il, une révélation en partageant la couche de Victoria Principal et découvrant qu'une Vic vaut un Tab, épousera en 1973 la soeur de Marisa Berenson, dont il aura deux fils et qui lui survivra de quelques années : elle eut la malchance d'être dans le premier avion qui s'écrasera sur le World Trade Center le 11 septembre 2001.





Etrange ? Etrange en quoi finalement ? Tout le monde a le droit de changer d'avis ou de religion et vous savez que Soyons-Suave étant suave, nous portons sur le monde un regard empli de tendresse et de compréhension. Mais enfin là, il nous paraît tout de même du plus schizophrénique d'avoir été capable de reconnaître qu'un rôle et un film avaient en quelque sorte figé une carrière tout en, par quatre fois, remettant le couvert. Nous parlons bien sûr de "Psychose".

Si pendant 23 ans, Tony (oui, on l'appelait aussi Tony, tapez d'ailleurs Tony Perkins et Anthony Perkins sur un moteur de recherche et observez à quel point les résultats sont différents...) tenta de faire oublier Norma Bates, son motel et son goût pour les robes imprimé Liberty et pour cause : tout le monde ne voyait en lui qu'un homme attendant sagement que vous disparaissiez sous la douche, il consacra à partir de 1983 l'essentiel de sa carrière à faire revivre le héros de Robert Bloch et Hitchcock, dans d'improbables suites et quelques variations, souvenons-nous des "Jours et des nuits de China Blue" de Ken Russel.




Non, Anthony Perkins n'était finalement pas totalement normal, il n'est donc pas surprenant qu'il ait été un tueur au couteau/empoisonneur/momificateur de légende et de toutes les façons les preuves étaient là, depuis le départ, sous nos yeux : un homme normal n'aide pas une camarade à faire boire un quart champagne au goulot à un faon, un homme équilibré ne joue pas au polo à vélo avec un canne, un être au psychisme bien construit ne porte pas de maillot rose !

Une étrangeté plus anecdotique concerne la carrière de chanteur d'Anthony Perkins, qui se déroula d'ailleurs des deux côtés de l'Atlantique et quelques fois en français. Avouons que nous ne passons jamais plus de 6 mois sans écouter "Quand tu dors près de moi" tiré d'"Aimez-vous Brahms ?" et pas plus de 2 semaines sans "Ne dis plus rien". On l'attendait sur un terrain pop, on imaginait du twist, il livrera entre 1957 et 1959 trois albums délicieusement jazzy, intimistes, disons-le : suaves !




Le seul "tube" d'Anthony Perkins viendra de sa participation en 1960 à la comédie musicale "Greenwillow" de Frank Loesser, compositeur, entre autre de "Guys and dolls". Officiellement, "Greenwillow sera un échec, fermant ses portes après simplement 79 représentations. L'intrigue en était presque "Brigadoonesque" : il y a bien longtemps, dans un petit village, l'aîné des familles était obligé de courir le monde avant d'espérer revenir au bercail se marier et avoir des enfants, s'il n'était pas mort en chemin.

A la fin de l'Acte I, le personnage incarné par Anthony livrait une poignante confession : il préférait ne jamais se marier plutôt que de rendre sa fiancée malheureuse, condamné, lui, à errer, elle, à l'attendre. Reprise par Barbra Streisand puis Judy Garland qui en feront un classique, "Never will I marry" est LA chanson de "Greenwillow", LE hit d'Anthony Perkins et c'est bien dommage. Ne pas se marier ? Quand on est aussi beau... Car il était tout de même extraordinairement beau. Nous l'avions pas évoqué ? Pardon, parfois nous nous perdons un peu. Mais nous en reparlerons. Vous voyez, nous sommes suaves finalement...

1 commentaire:

Mister Superglider a dit…

merci de votre suave compliment, il s'agit e crois de ma seconde illumination sur vos brillants quizz. mais tony perkins le valait bien ! carrière étrange certes mais avec qq coups d'éclats : psycho, le procès, crimes of passion... t bien sûr à la chanson... en fait on peut retenir un peu ce qu'on en veut. :)