lundi 30 janvier 2012

La fin du Quizz de Bruno et Jérôme.



Un jour nous saurons peut-être l'expliquer mais il se passe toujours quelque chose d'étrange à chaque fois que Claire, notre Maharanée, remporte un Quizz. C'est entre l'excitation et l'évidence, et la fébrilité puisque nous savons combien elle n'aime pas perdre. Soyons sereins cette semaine, Claire est, sans conteste, notre grande gagnante. Elle voit donc son nom en noir sur gris sur Soyons-Suave et reçoit nos respectueuses salutations.

Cette introduction ne serait complète sans un merci puisque Claire, en plus de ses connaissances pointues, sait être attentionnée. Reprenons mot pour mot sa réponse : notre mystérieux couple était bien June Allyson et Peter Lawford dans "Good News", comédie MGM de 1947, que nous avons toujours un peu de mal à regarder tout en étant conscient de sa popularité.


"Good News" est peut-être l'une des rares comédies musicales Metro dont nous sommes bien incapables de fredonner un seul air, tant les mélodies nous échappent. Autre curiosité, ce film, qui fut un immense succès, voit un second rôle interpréter les deux titres phares du show, "Good News" et "Pass that peace pipe".

De toute évidence le film était supposé lancer la carrière de Joan McCracken, 1m40 avec talons et star d'"Oklahoma" à Broadway. Elle ne tournera jamais de second film.


"Good news" est en fait un exemple parfait de la formule si bien rodée qu'utilisa la MGM juste après la guerre : une histoire simple ayant fait ses preuves (le film est l'adaptation d'une pièce de 1927 déjà portée à l'écran), un couple de stars jeunes aimées du public, des seconds rôles attirants (Mel Tormé, jeune vedette de la radio est LA surprise du casting) et un optimisme à toute épreuve.

Afin de rendre le film encore plus accessible, personne n'est trop beau dans "Good News", ni trop sophistiqué, à part peut-être Peter Lawford qui tente de cacher son accent britannique mais ne peut rien contre son charme naturel. Par une ironie dont la vie a le secret, il fut incontestablement le plus malheureux du tournage, amoureux fou de June Allyson laquelle venait de se marier. Rien ne transpire cependant des photos publicitaires pleines d'allégresse.






Faisant partie du package "Best foot forward" lorsque la MGM acheta les droits de la comédie musicale de Broadway afin de l'adapter à l'écran en 1943, June Allyson dut sa carrière au personnage de jeune fille sage et attachante et plus tard d'épouse aimante et attentionnée qu'elle incarnera durant deux décennies.

Beaucoup plus coquine à la ville qu'à l'écran, elle aura avec Peter Lawford une torride liaison durant le tournage de "Two sisters from Boston" alors qu'elle vient de se marier avec le chanteur Dick Powell. Il faut dire qu'en 1946, personne ne résiste à Peter Lawford, à tel point que Louis B. Mayer doit régulièrement lui interdire l'accès à certains plateaux, certaines loges quand ce ne sont pas certains quartiers de Los Angeles où résident ses nouvelles recrues.



Tout cela cessera, en partie, lorsqu'il épousera en 1954 Patricia Kennedy, qui divorcera tout de même en 1966 en raison de ses nombreuses infidélités. S'il allait voir de temps à autre du coté des messieurs, son tableau de chasse féminin est autant impressionnant que diversifié : Anne Baxter, Ava Gadner, Lana Turner, Judy Garland, Liz Taylor et Judy Holliday. Remercions-le cependant de tant d'énergie : cela fait aujourd'hui de bien belles photos.






Amoureux fous en 1946, June Allyson et Peter Lawford ne s'embrasseront que devant les caméras en 1947 dans "Good News", pour se retrouver une dernière fois dans "Les quatre filles du docteur March" en 1949. Si l'alchimie est toujours là, celle qui unit désormais au cinéma June Allyson et Van Johnson a un énorme avantage : aucun risque de liaison adultérine avec Van. June restera mariée à Dick Powell jusqu'à sa mort en 1963, après quoi elle convolera deux nouvelles fois.


Étrangement Peter Lawford suivra sensiblement le même chemin, se mariant 3 fois, dans un laps de temps de plus en plus court entre la rencontre avec sa nouvelle épouse et la cérémonie et avec des femmes de plus en plus jeunes. La dernière avait 17 ans alors qu'il approchait les 61.

Il décédera en 1984, un peu usé par l'alcool et la drogue et surtout sans avoir le temps d'admirer le comeback fracassant de June Allyson en égérie des couches pour adultes incontinents "Depend". La production était moins prestigieuse qu'un film MGM mais le résultat tout autant bourré d'optimisme. Et c'est finalement ce qui importe, non ?

1 commentaire:

Jérôme (moins anonyme) a dit…

Faut dire, rien qu'à voir le regard mouillé qu'il leur lance, on se sent fondre à leur place...