lundi 14 mai 2012

La fin du Quizz de Bruno.



Les Quizz se suivent, ne se ressemblent pas et pourtant les résultats sont les mêmes : soit nous avons perdu la main, soit vous êtes devenus imbattables. Il aura fallu cette fois-ci deux minutes à Dsata pour identifier les yeux mystérieux qui appartenaient bien à Faye Dunaway, proposition confirmée par notre Maharanée qui doit encore être furieuse d'être arrivée en retard.

Dsata, c'est non seulement toujours un plaisir de vous voir mais aussi d'écrire votre nom en noir sur gris sur Soyons-Suave. Vous êtes notre grande gagnante et nous devons vraiment faire ce décompte que nous vous promettons depuis des semaines. Et si cette nouvelle victoire vous permettait d'accrocher le podium ? Quoi qu'il en soit et même sans cela, recevez notre admiration éternelle et nos félicitations méritées.


Cela tombait sans doute sous le sens mais la capture proposée par Bruno était extraite de ce monument à la classe, au suspense et à Faye Dunaway que sont "Les yeux de Laura Mars", thriller modeux et helmutnewtonien réalisé en 1978 par Irvin Kershner. Loin d'être un film parmi tant d'autres, "Les yeux de Laura Mars" fait partie de ces expériences cinématographiques dont on ne sort pas indemne et dont il est encore aujourd'hui difficile de déterminer si c'était bon ou franchement mauvais... ou les deux c'est à dire bon parce que mauvais.

Une chose est certaine : "Les yeux de Laura Mars" fut un film important pour la plupart des gens participant à sa confection. George Lucas y remarqua le travail du réalisateur Irving Kershner et décida de lui confier "L'Empire contre-attaque". Tommy Lee Jones y interpréta son premier rôle principal et Barbra Streisand y fit ses armes de productrice via son amant Jon Peters, qu'elle catapulta de coiffeur à producteur. Le film marque aussi le début d'une certaine clairvoyance de Barbra qui refusa le rôle pourtant écrit pour elle par John Carpenter et l'offrit à Faye, fraîchement oscarisée, qui par un jeu de vases communicants, perdit totalement la sienne, de lucidité.



On a beaucoup écrit et par conséquent on trouve beaucoup d'analyses sur le Net de ces "Yeux de Laura Mars", qui capturent, en les agrandissant, tous les marqueurs des années 70 finissantes. C'est glam, un peu vulgaire, vaguement italien. C'est même parfois métaphysique et occasionnellement incompréhensible.

Mais le film permet d'admirer en chair et en mouvement une des icônes les plus significatives de cette décennie, ne clignez pas des yeux sinon vous allez le louper : le très mystérieux Sterling Saint Jacques, jouant son propre rôle : un mannequin qui sourit entouré de gros ventilateurs lors d'une des séances shootées par Faye Dunaway.


Impossible de ne pas avoir vu de photos de Sterling Saint Jacques si vous vous êtes un jour penchés sur une des saintes trilogies des 70's : le studio 54/Andy Warhol/Halston. Mannequin danseur, chanteur, Sterling sortit de nulle part et y retourna mais non sans avoir marqué les esprits. Personne n'est encore aujourd'hui capable de dire où et quand il naquit. Les sources s'accordent à peu près, par contre, pour annoncer son décès en 1984. Quant au reste...

Officiellement, il était le fils adoptif de Raymond Saint Jacques, acteur très populaire de la Blaxploitation et premier acteur noir à avoir un rôle récurent dans une série mais qui, lorsqu'il mourut en 1990, annonça par testament n'avoir aucun héritier et laissa 1$ à son "neveu" Sterling, mort depuis 6 ans. De toute évidence Sterling n'était pas le fils mais bien l'amant de Raymond, qui cacha jusqu'à son décès des suites du sida son homosexualité.





Sterling Saint Jacques disparut emportant avec lui son mystère mais laissant une quantité de photos sur lesquelles il danse avec Liza et Bianca Jagger, défile pour Halston et semble inséparable de Warhol. Il enregistra quelques disques et posa pour "Playmen". Sachant cela, vous savez à peu près tout ce que l'on peut savoir.

Tentons tout de même quelque chose : vous sachant plein de ressources et ayant remarqué qu'un de nos suaves visiteurs et amis, Charlus, a déjà publié un cliché similaire à celui qui suit, nous serions tout de même tenté de lancer un appel : quelqu'un en sait-il plus sur les circonstances qui amenèrent Sterling à poser en trio aux côtés de Silvana Mangano et François-Marie Banier ? Cette improbable photo nous intrigue depuis des années. Si vous savez quelque chose, soyez suaves : soyons-suave@hotmail.fr.

3 commentaires:

Ravi a dit…

Bonjour,
Il semblerait que Sterling soit né en 1957, tout simplement à Los Angeles. Et au risque de briser un mythe, ses yeux n'étaient pas bleus, mais gris grâce à l'effet magique et phosphorescent des lentilles de contact. Il put ainsi interpréter en 1981 au festival de la chanson de San Remo "Tutto è blu" avec le groupe B, et non succès puisqu'il accéda en finale (on peut se faire une idée sur Youtube).

soyons-suave a dit…

Merci ravi :)
N'est-ce pas agaçant, toutes ces incertitudes. heureusement les lentilles colorées sont une chose établie.
Avouons que, en matière de Youtube, nous avons un faible pour Mister Moonlight... notre goût pour les franges sans doute.

Dsata a dit…

Merci pour ces propos fort suaves à mon égard.

Nonobstant, ne nous voilons pas la face ; je n'arrive pas à la cheville de certains autres vainqueurs de ce quizz ! ;-)