mercredi 6 juin 2012

La question suave du jour : le Marcel d'hier vaut-il celui d'aujourd'hui ?


L'évocation du "Marcel" ou "maillot de corps" ou "débardeur" ou "camisole" si vous êtes sur les rives du Saint Laurent, ne peut qu'entraîner les cinéphiles vers la sueur moite de Marlon dans "Un tramway nommé désir" ou celle encore plus brûlante d'Yves Montand dans "Le salaire de la peur". Tramway et camion ? Est-ce un hasard ? Bien sûr que non.

Crée à priori au XIXe siècle pour les forts des Halles, le Marcel, fabriqué à Rouanne par Marcel Eisenberg est un article vestimentaire typé et le porter à l'écran signifie qu'on est, soit dans l'intimité (après tout c'est un sous-vêtement) ou prolétaire (après tout il était destiné aux dockers et aux manutentionnaires). On peut bien sûr être à la fois pauvre et manuel ce qui justifie d'autant plus de l'arborer. Illustrations.







Intimité ou prolétaire : jusqu'à récemment, il n'y avait que ces deux explications possibles. Mais la mode évoluant et les mentalités faisant de même, le Marcel, loin d'avoir disparu, est toujours là et ne veut plus du tout dire la même chose.

Pourquoi donc continuer à le porter et surtout, le Marcel d'aujourd'hui vaut-il celui d'hier ? La réponse à la première question est évidente : à la différence de la culotte de zouave ou des guêtres qui ont mystérieusement sombré dans l'oubli, le Marcel est pratique. Son absence de manche permet le mouvement et sa maille aéré la ventilation du torse. Que penser alors de ces jeunes hommes qui succombent encore aujourd'hui à sa blancheur immaculée (car il ne s'envisage pas en couleur et se change dès qu'il n'est plus très net)... Observons quelques exemples récents :






De toute évidence, ce que confirment les premières images de "Magic Mike" qui espère relancer l'intérêt pour le strip-tease masculin, le Marcel aujourd'hui est porteur d'un message simple : j'ai fait de la gym récemment.

C'est évidemment moins sociologique et même, n'ayons pas peur des mots, moins politique. Ce n'est pas forcément moins suave à regarder mais c'est tout de même moins fort idéologiquement.

Finalement, n'avons-nous pas le Marcel qu'on mérite ? Craignons de répondre oui...


9 commentaires:

Jérôme (moins anonyme) a dit…

Introduction
Première partie: historique
Deuxième partie: évolution récente et problématique actuelle
Conclusion (sans appel!)

Hem, ça me rappelle mes études (dans la forme, moins - hélas - dans le fond...).

Notation: sujet parfaitement maîtrisé, synthèse claire et compréhensive. Conclusion permettant d'élargir le débat.
Bref, très bien!

soyons-suave a dit…

Nous nous devions d'être méthodique afin de ne pas nous égarer. Ah, qu'il est suave d'avoir la moyenne... car nous avons la moyenne Jérôme, non ?

Jérôme (moins anonyme) a dit…

Oui, bien sûr, cette fois-ci (pas comme pour vos travaux manuels "paper dolls"...): 11/20

soyons-suave a dit…

11 ? Vous êtes dur !

Jérôme (moins anonyme) a dit…

So-su, vous avez évacuer les questions économiques (conséquence sur la production du coton égyptien) et environnementale ("blanchir sans phosphate pour protéger nos rivière, est-ce possible?")...
Et puis, vous aviez de la facilité pour un sujet que vous maîtrisez jusqu'au bout des... doigts

Jérôme (moins anonyme) a dit…

vous avez évacué.... (désolé)

Anonyme a dit…

il y a aussi le très suave Matt Bomer et Mathew MacCo... en marcel blanc sur votre photo, mais l'oubli est volontaire probablement

Anonyme a dit…

marcel se dit "wife beater" en argot anglais, par définition un T-shirt blanc sans manche, appelé ainsi à cause des hommes qui battent leurs femmes en portant cet habit

soyons-suave a dit…

Ce qui n'est donc intrinsèquement pas suave du tout.