vendredi 22 février 2013

La question suave du jour : mais pourquoi de si grands couverts ?

































De nombreux suaves visiteurs nous ont écrit ces derniers mois après avoir aperçu un peu partout l'intrigante photo ci-dessus représentant Sophia Loren prise en sandwich entre ce qui sont, sans doute, les plus grands couverts à salade en bois d'olivier de l'hémisphère nord. 

Miss Loren n'ayant jamais joué dans ce qui aurait été un réjouissant remake transalpin de "La femme qui rétrécit" et n'ayant jamais laissé de bois (sommes-nous drôles) ses partenaires, toutes les questions reçues sont légitimes . Cette photo est absurde, or Sophia est une femme sensée. Que se cache-t-il donc derrière ce qui ressemble à un moment de faiblesse ?





















En 1968, Sophia Loren a tourné plus de 20 films en 10 ans, conquis l'Amérique, terrassé Charlie Chaplin et est surtout enceinte de son premier enfant. Et comme René le conseillera à Céline quelques années plus tard, Carlo Ponti lui ordonne de faire un break dans sa carrière afin de veiller sur l'héritier à naître. 

Comme tout le monde le sait, une femme italienne désoeuvrée n'a alors qu'une obsession : préparer des pâtes. Sophia Loren décidera, elle, d'en faire un livre. 

























Publié dans le monde entier en 1971, "In cucina con amore" alias "In the kitchen with love" aux USA, "La cuisine à l'italienne" en France et "Eat with me" (?) en Angleterre (notre clavier ne nous permet pas de noter ici le titre allemand et nous le regrettons, quelle idée aussi, ces deux "s" superposés...), le livre de recettes de Sophia ne révolutionnera pas l'art culinaire mais participera à l'engouement pour les cookbooks de vedettes dont nous reparlerons samedi. 

Enfin humaine, Sophia livre non seulement ses trucs et astuces pour garantir à un cannelloni un fourrage harmonieux et à une escalope de veau panée sa tendreté (mot aussi atroce que le très récemment aperçu "jutosité"), elle se prête surtout à de magnifiques photos pour illustrer sa vie quotidienne. Quand elle ne tourne pas, Sophia aime s'entourer de grosses tomes ou nager la brasse dans des conchiglies artisanales. Illustrations :  







































Notons que lorsque le temps le permet, Sophia préfère de loin faire sécher son linge délicat au barbecue... ah c'est du boeuf ? Nous pensions vraiment qu'il s'agissait d'un shorty. 

































Vous aurez compris que "In cucina con amore" est indispensable pour ses photos surréalistes, tout comme la seconde tentative de Sophia Loren de devenir une grande prêtresse des fourneaux en 1999 ne s'envisage que dans son édition française. 

Par un mystère que nous ne nous expliquons pas, la cuisine familiale est d'un très suave jaune canari pour Michel Lafon et d'un horrible mastic ? ficelle ? taupe ? pour la version américaine. 



Vous allez rétorquer que tout cela n'a pas d'importance et que ce qui importe est la clarté des consignes. En ce qui nous concerne, nous échangeons les dix meilleures recettes contre un seul cliché de Sophia en compagnie de couverts mutants. La suavitude est intraitable et ne cède pas face à des vermicelles, même sauce Sophia. 

7 commentaires:

Stéphane G. a dit…

"et la tendresse bordel!" pour reprendre un chef d'oeuvre du 7ème Art; tendreté, cela n'est décidemment pas suave comme vous le fîtes si bien remarquer

Jérôme (moins anonyme) a dit…

Pour obtenir le double "s": insertion/ caractère spéciaux (ou choisir l'allemand en correction automatique)...

soyons-suave a dit…

Oui mais cela ferait une blagounette en moins Jérôme. Cependant merci :)

Fabrice a dit…

Ou alt + 0223 ß.

Fabien a dit…

Miam, dommage qu'on ne puisse plus acheter ce superbe ouvrage...

Anonyme a dit…

C'est moi, ou Sophia a des faux ( vrais ?!) airs de Linda de Souza sur la jaquette du dernier ouvrage ?
Pruneauxyz.

soyons-suave a dit…

Pour le savoir, il faudrait l'avoir vue récemment. Comment va-t-elle ?