samedi 16 mars 2013

L'idée collection du weekend.

Parce qu'on ne peut pas éternellement décoller des timbres et empiler des boites de camembert, "Soyons-Suave weekend" vous suggère de temps à autre de nouvelles idées à collectionner, de quoi occuper votre temps libre et éblouir vos amis tout en restant suaves. 
















Commençons par une petite anecdote dont nous savons que vous êtes très friands : il y a quelques années, nous chinions distraitement dans une brocante au fin fond de la Caroline du Nord (oui, et alors ?) en compagnie d'amis autochtones et nous remarquâmes qu'ils observaient certains objets d'apparence rigolote pour les reposer soudainement avec dédain. Intrigués par cette attitude et alors que nous leur demandions la raison d'un tel mécontentement, ils nous répondirent simplement en pointant au cul d'une charmante marquise en biscuit, avec faon, trois petits mots inscrits sur une étiquette : "made in Japan". 

Ciel ! Nos amis étaient nippophobes et nous l'ignorions. Quelques heures plus tard et devant un plateau de sushis, nos doutes étaient balayés. Point de sentiment antijaponais mais une simple méfiance envers les productions du pays du Soleil Levant pour des raisons qu'ils nous expliquèrent. Aujourd'hui, nous ne regrettons pas la marquise avec faon (nous ne sommes pas très biscuit) mais sommes heureux de nous être cependant intéressés au "made in Japan". Car le "made in Japan" est suave. Pas toujours, certes. Mais il peut l'être. 






















Il est conseillé, afin de collectionner du "Made in Japan", d'avoir en tête deux trois faits historiques. Comme nous le savons, à l'issue d'un grand boom suivi d'un immense champignon, le Japon se trouva vaincu en 1945 et occupé dans la foulée par les forces américaines. Les Etats-Unis entreprirent de moderniser le pays à leur guise en réduisant par exemple le rôle de l'Empereur à presque rien et en travaillant à une nouvelle constitution.

A l'image de ce qui se produisit en Allemagne, on tempéra le développement industriel en favorisant cependant les échanges économiques : il fallait bien que les japonais continuent à vivre. C'est ainsi qu'on incita les compagnies étrangères à s'installer au Japon et à utiliser le savoir faire local. Le travail de la céramique connut un essor remarquable mais essentiellement pour l'exportation. On se mit en fait à fabriquer, au Japon, des produits destinés au marché américain ce qui n'alla pas sans créer des chocs culturels entre l'objet en lui-même et l'étiquette indiquant sa provenance.


Scarlett O'Hara l'ignorait mais en fait Mama était originaire d'Okinawa. 

De 1946 aux années 80, le Japon produisit donc de merveilleuses petites choses, résolument décoratives, parfois électriques, voire électroniques et qu'on peut classer dans la catégorie des "Je le garde pour le prochain vide-grenier". Nous parlons bien sûr de production de masse mais souvent "décoré à la main" et surtout d'objets aujourd'hui considérés comme incarnant cet âge d'or du design sur lequel on se rue depuis une petite dizaine d'années, une expression même de la kitscherie américaine dont on ne se lasse pas de découvrir qu'elle fut manufacturée an Asie.

Quoi de plus intrigant qu'un foulard souvenir de Washington DC, qu'un pichet Chutes du Niagara, qu'un cendrier Walt Disney ou que des hollandais avec sabots et moulins (très tendance en 1964) fabriqués dans la banlieue de  Nagasaki ? Illustrations : 














Notons que le cache-pot "truite" est un Graal que peu d'élus sont destinés à posséder. 

Comme vous pouvez le remarquer, collectionner du "Made in Japan", c'est accepter de partir dans toutes les directions avec comme seul trait d'union l'étiquette dont vous vérifierez qu'elle est bien d'origine. Car on signale depuis quelques années l'apparition d'odieuses copies, portant essentiellement sur les produits estampillés "Made in occupied Japan" et qui désignent, pour nos plus jeunes visiteurs passant Histoire et Géographie à la fin de l'année scolaire, les objets exportés entre 1946 et 1952, dates de l'occupation américaine du Japon. Ce label était obligatoire. On pourra d'ailleurs se spécialiser dans ce domaine. Attention cependant : c'est très recherché, donc cher, d'où les faux. 

















Comme nous vous savons très exigeants, nous pouvons cependant vous proposer une thématique qui vous évitera de courir à la fois derrière un service à café tiki et des salières-poivrières Mickey. Le bonheur tenant parfois à peu de choses, une des icônes du Made in Japan triomphant est le caniche. Sous toutes ses formes.

Ne vous pincez pas, ce n'est que l'exacte vérité.


























Vous l'aurez compris, le "Made in Japan" n'est autre que du "Made in China" vintage. Profitons-en ! 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

il est incroyable le caniche bleu !