vendredi 14 février 2014

Les archives de Soyons-Suave : comment savoir qu'un dîner risque de se transformer en orgie ?



La proximité du mois de mars et la perspective du printemps, sans parler de la Saint Valentin, risquent de marquer le retour, dans vos boites aux lettres pour les plus protocolaires, sur vos messageries pour les plus 2.0, d'invitations à dîner qui s'étaient faites assez rares au coeur de l'hiver. Espérons que vous ne vous êtes pas mis à croire que subitement vous n'aviez plus d'amis : Noël étant familial et les débuts d'années consacrés aux régimes protéinés et cures detox, traditionnellement, on reçoit peu en Janvier.

Mais l'hibernation ayant ses limites, il n'est pas impossible que ces mêmes amis qui ont l'amabilité de vous convier à une pierrade, aient d'autres idées derrière la tête que de simplement faire griller des escalopines de volaille sur pierre chaude. Sachez-le : redoux, fin de l'hiver et jours qui allongent impliquent également montées de sève et phéromones.



L'équipe de Soyons-Suave, qui s'interdit le moindre jugement de valeurs, n'a rien contre les orgies, les photos de certaines de nos soirées publiées ici-même sont là pour le prouver. Mais reconnaissons qu'il est très inconfortable de ne comprendre que trop tard, et alors que vous vouliez être au lit à 23h, dernier délai, que vous risquez de finir la nuit sans sous-vêtement, en connaissant, bien plus que vous ne le souhaitiez, ce charmant couple rencontré au squash.

L'être humain étant fort bien fait, il se peut que votre esprit, sans même que vous ne vous en rendiez compte, vous alerte cependant sur la suite possible du dîner. Mais le brillant de la conversation, la finesse des apéritifs et l'onctueux du tarama maison troublent vos sens et vous risquez de ne réagir que trop tard. Soyez donc attentifs, sachez repérer ces réflexions d'apparence anodine qui vont traverser votre esprit et qui sont les véritables signaux d'alerte d'une orgie en préparation.

Réflexion 1 : "Mais pourtant nous avions dit 20h..."


Ayez en tête que tout peut se jouer dès votre arrivée, si vous remarquez que votre hôte ou hôtesse semble être (faussement) pris au dépourvu. Qu'il ou elle ait les cheveux encore humides, c'est excusable, une douche tardive sans doute, qu'elle n'ait pas eu le temps d'ôter son bandeau en éponge, soit, son double mixte sur terre battue s'est prolongé, mais la nuisette ou le pyjama ne doivent tromper personne. On ne se met jamais en tenue de nuit avant d'ouvrir la porte, même pour se sentir à l'aise.


Réflexion 2 : "Mais où vont-ils chercher tout cela ?"


Alors que le dîner se déroule à merveille, on propose un jeu dont la finalité vous échappe. Soyez aussitôt sur vos gardes. Autant les charades aiguisent l'esprit, la balle au prisonnier l'équilibre et colin-maillard l'agilité, autant croquer dans une grappe de raisins ou se faire mesurer la bouche n'a aucun sens.


Réflexion 3 : "Ils s'apprécient vraiment beaucoup, ah tiens ils m'apprécient aussi..."


Qui n'a pas connu l'embarras d'un dîner au cours duquel le couple recevant se chicane, voire en vient aux mains ? A l'inverse, il est d'une rare félicité de se trouver chez des amis dont l'amour et l'affection font plaisir à voir. Cependant, les manifestations trop évidentes doivent vous alerter car il n'est, en principe, pas du meilleur goût de s'agripper à la cuisse de sa compagne en public lorsqu'elle propose les hors-d'oeuvre. De la même façon, il n'y a à priori aucune raison pour que votre hôte saisisse soudain votre menton, captivé par la perfection de votre teint, alors que son frère s'approche par derrière, séduit par vos épaules.


Réflexion 4 : "C'est merveilleux d'être autant décomplexé..."


Il est important de savoir qu'un dîner peut parfois déraper, non pas du fait des amis chez lesquels vous vous trouvez mais d'un ou une invitée, souvent célibataire, supportant mal l'alcool ou ayant auparavant vécu en communauté, ou sa version moderne : la colocation. Prétextez donc un mal de tête subit si quelqu'un s'allonge sans raison sur une peau de bête ou se met à danser en body, il s'agit souvent d'un signal de départ.


Réflexion 5 : "Ils ont visiblement un problème de thermostat... "


La réflexion ultime que vous ne devez pas louper est celle qu'occasionne l'atmosphère tropicale humide qui règne depuis le dessert et les "Hou il fait chaud" qui se mettent à fleurir autour de la table. Peu de gens sont maîtres de leur chaudière, tout le monde sait que le radiateur est une invention diabolique mais lorsque la température monte sans raison, on ouvre une fenêtre, on fait un courant d'air, on sert en urgence des sorbets. On ne se met pas en slip. Fuyez !


Voilà. Nous espérons que, grâce à ces quelques conseils, vous éviterez à temps un malaise jamais agréable, une sortie en courant et une brouille stupide avec des gens pourtant charmants. Il est bien entendu que tout cela ne vaut que dans le cas où vous souhaitez vraiment vous coucher, seul(e), à 23h, dernier délai. Si tel n'est pas le cas et que vous êtes sensibles au printemps, vous savez ce qui vous reste à faire : montez la température, dansez en body et touchez le plus de gens possible.

Et avant de filer dans une chambre ou de rouler sur la moquette, merci à Retrospace pour ses archives aussi inépuisables qu'extraordinaires.

4 commentaires:

FloW a dit…

Tout ça me rappelle avec un plaisir non dissimulé les multiples articles sur les pancakes de chez Retrospace.

soyons-suave a dit…

Que nous remercions chaleureusement à la fin :)

FloW a dit…

...ça m'apprendra à commenter avant la fin. Je me permets donc d'ajouter : encore, encore..!

Anonyme a dit…

La seule fois où ça a failli m'arriver, je dois dire que je n'avais rien vu venir:" ... Merci chérie, il est délicieux ton poulet... Sinon, j'ai toujours voulu avoir une expérience homo..." !
C'est complètement fou, ces photos... Mais les couleurs du mobilier titillent grave ma nostalgie !
Pruneauxyz.