vendredi 4 avril 2014

La question suave du jour : Mildred Pierce était-elle au courant ?

































Dans l’essentiel film de Michael Curtiz adapté du roman de James Cain, Mildred Pierce est confrontée à un dilemme cornélien, n'ayons pas peur des mots : céder au rustique Wally Fay qu'elle n'aime pas mais qui a de l'argent ou sombrer dans la moustache de Monte Berangon qui est fort suave mais sans le sou. 

Mildred est pourtant mariée mais monsieur Pierce est parti, trouver refuge auprès de madame Biederhof, lassé du désintérêt de sa femme. Monsieur Pierce est transparent, Wally est épais comme une armoire et Monte raffiné comme une estampe. Entre les deux, l'époux n'avait aucune chance. 



















Et pourtant ! Accaparée par l'éducation de ses filles et la confection des pâtisseries qui permettent à la famille de survivre, Mildred déclare frontalement : "J'ai passé mon existence dans une cuisine, j'en suis à peine sortie deux minutes pour me marier". Supposons également (mais peut-être nous trompons-nous) un détour par la chambre conjugale pour concevoir Veda et Fay. 

C'est alors précisément que nous ne suivons plus Mildred, qui aurait donc du découvrir que son époux n'était pas un homme comme les autres, qu'il n'était pas, surtout, la feuille de cellofrais qu'elle croit avoir épousé. Non. Car monsieur Pierce a, un temps, porté le pagne et combattu les fauves... puisque monsieur Pierce a été Tarzan ! 



































En 1931, Herman Brix, futur Bruce Bennett et futur monsieur Pierce fut engagé par la MGM, très friande de médaillés olympiques photogéniques, ce qu'il était pour avoir remporté l'argent au lancer de poids en 1928 et être particulièrement bien fait de sa personne. Le studio avait une idée en tête : lui faire incarner le héros d'Edgar Rice Burroughs dont il avait acheté les droits, et avec la bénédiction de l'auteur qui trouvait Brix parfait. 

Une blessure mit cependant Herman sur la touche, on embaucha donc Johnny Weissmuller, également médaillé des olympiades 1928, au grand regret de Burroughs qui le trouvait stupide. Furieux, l'auteur décida de se transformer en producteur et lança en 1935 sa propre version de Tarzan, avec Brix, incontestablement le seigneur de la jungle le plus fidèle à la version papier. 



































Après 3 aventures, Herman décida qu'il en avait soupé de sauter de lianes en lianes et devint Bruce Bennett. Il trouva refuge à la Columbia puis à la Warner et finit sa carrière à la télévision.

Esprit sain dans un corps sain, Herman/Bruce vécut jusqu'à 100 ans et décéda en Californie en 2007, deux ans après avoir effectué son dernier saut en parachute. 


































Il nous semble donc évident que Mildred Pierce, trop occupée à découper des génoises et à fouetter de la crème pâtissière ne savait rien du passé sauvage de son époux, sans quoi l'aurait-elle vraiment laissé partir ?  

Monsieur Pierce, lui, s'en accommoda. Il avait, visiblement, d'autres inclinaisons, auxquelles il fut particulièrement fidèle. 


































Le principal, n'est-il pas d'être heureux ? 

5 commentaires:

Anonyme a dit…

ils ont dû copuler dans le noir !! ;)

Anonyme a dit…

(Mr et Mme Pierce)

Anonyme a dit…

entre Joan et Sheeta, il n'y a avait guère de place pour le doute

Jérôme (moins anonyme) a dit…

Une des deux est plus facile à apprivoiser

Anonyme a dit…

s'il venait ici mon père dirait que ce sont des vieilles guenons !